Premières étapes

Histoires : Des conseils pour mettre en pratique des éléments du guide Sortez dehors dans la classe

Une aventure à l’étang en poètes et scientifiques

par Bryan Bibby Smith, enseignante de 6e année à l’école publique Belfountain, conseil scolaire de Peel. Ce texte est paru sur le site Web du projet Natural Curiosity.

Liens pédagogiques :

Adopter d’autres points de vue; faire des observations et rédiger en rapport à un rôle joué; pensée critique; créer une voix en rédigeant; recherche pour l’apprentissage; types de textes.

Occasions d’apprentissage :

Occasions d’apprentissage accompagnées d’un soutien; points d’entrée multiples; utilisation intégrée de la technologie.

Notre classe de sixième année a fait une promenade à pied pour nous rendre à un lieu boisé non loin de l’école où se trouvent plusieurs étangs vernaux. Comme ces étangs temporaires subissent d’importantes transformations en cours d’année, ils présentent une excellente occasion d’apprentissage. Les élèves ont visité ce secteur à diverses occasions ces dernières années, alors ils le connaissent bien.

Pendant l’été, j’ai lu plusieurs ouvrages écrits par David Sobel qui portaient sur l’apprentissage axé sur le lieu. J’y ai appris l’importance d’offrir aux élèves des occasions d’apprentissage qui leur permettent de faire des liens avec l’espace et qui inspirent leur façon de penser et d’apprendre. Cette fois, au lieu de leur dire que nous partions en promenade, j’ai donné un titre à l’activité : « Une aventure à l’étang en poètes et scientifiques ». Le titre lui-même a éveillé la curiosité des élèves, et ces derniers ont posé beaucoup de questions sur la nature de cette activité.

Le jour avant l’excursion, nous avons formé un cercle de connaissances pour mettre en commun nos idées sur les poètes et les scientifiques en général et sur les stéréotypes liés à ces personnages. Ces idées et ces opinions ont été notées sur un tableau à colonnes. À la conclusion de l’exercice, les rôles de poète et de scientifique ont été attribués au hasard à tous les élèves. Ceux-ci ont été invités à se costumer le lendemain et d’amener, s’ils le souhaitaient, des accessoires qui les aideraient à mieux jouer leur rôle. Le lendemain, donc, les élèves sont arrivés en robe de laboratoire, coiffés d’un béret avec un foulard au cou, portant à la main une loupe ou une plume d’oie pour écrire. Les expressions faciales, les façons de se tenir et de parler qu’ils adoptaient en interprétant leur personnage dévoilaient à quel point bon nombre d’entre eux prenaient ce jeu au sérieux.

La promenade à pied jusqu’aux étangs s’est déroulée dans un murmure de voix excitées. Les poètes évoquaient la beauté des rayons de soleil filtrant à travers les feuilles des arbres, tandis que les scientifiques cherchaient à identifier tel ou tel champignon aperçu sur un arbre. Une fois sur le site, les élèves ont pu errer un peu, histoire d’observer et d’explorer les environs. J’ai écouté les conversations des élèves en notant quelques-unes de leurs observations et questions. Quinze ou vingt minutes se sont écoulées ainsi, après quoi nous sommes passés au prochain site. Nous avons répété ce même processus sur deux ou trois autres sites, et je continuais de noter les questions que posaient les élèves au sujet de leurs observations et de leurs trouvailles.

De retour à l’école, nous avons eu une période de réflexion générale pendant laquelle nous avons partagé nos impressions et nos sentiments sur la journée. Quelques élèves ont commenté sur la façon dont le rôle qu’ils jouaient a modifié leur façon d’observer ce qui les entourait. Ensuite, j’ai présenté les questions que j’ai notées et j’ai invité les élèves à répondre à certaines d’entre elles dans leur rôle de scientifique ou de poète. L’exercice a produit une variété étonnante de types de textes et de styles artistiques. Nous avons eu droit à des poèmes acrostiches, des haïkus, des rimes en vers et des poèmes à forme libre. Les poètes ont appris à mieux connaître les formes de poésie lors d’une animation en petit groupe, en visitant des sites Internet et en lisant divers exemples de poèmes tirés d’anthologies. Ces poèmes étaient accompagnées d’une variété tout aussi impressionnante d’œuvres d’art, allant des paysages réalisés à l’aquarelle aux pastelles impressionnistes et aux croquis réalistes.

De la même façon, les scientifiques se sont servis de leurs observations pour identifier un certain nombre d’animaux, de plantes et de champignons croisés pendant notre aventure. Ils ont consulté des guides de poche et des sites Internet pour faire des liens entre les observations enregistrées et les espèces identifiées. Dans quelques cas, cet exercice d’identification figurait en première partie d’un rapport sur un animal réalisé dans le style d’un guide de terrain, accompagné de diagrammes à légendes et de croquis de terrain réalistes. Les scientifiques ont appris à se servir de titres et de sous-titres pour mieux structurer un rapport et ont découvert comment se servir de diverses polices de caractères pour mettre des mots en relief. Ils se sont servis d’un vocabulaire objectif pour décrire leurs expériences.

Pour ma part, le rôle que j’ai joué est celui de facilitatrice. J’ai orienté les élèves vers les ressources dont ils avaient besoin pour mener leur enquête. Leur degré d’engagement était élevé, ils étaient bien concentrés sur la tâche; ce fut un grand succès.

Utiliser le guide de la fin novembre pour lancer une enquête sur les écureuils 

par Stan Kozak

Je viens de recevoir l’édition de fin novembre du guide Sortez dehors. Fidèle à mon habitude, j’en lis des passages à mes élèves de deuxième année en leur montrant des images pendant que je navigue parmi les liens. Un passage en particulier attire notre attention : « À présent que la plupart des feuilles sont tombées, on peut facilement voir dans certains arbres des boules de feuilles de la taille d’un ballon de basketball. Ce sont des nids d’écureuils ». En cliquant sur « boules de feuille », nous voyons apparaître à l’écran l’image d’un nid de feuilles avec un écureuil à l’intérieur. Les enfants et moi venons d’apprendre quelque chose de nouveau.

Je demande aux enfants de chercher des nids d’écureuil et des écureuils sur le chemin de l’école et de les compter. Les résultats sont variés. Un élève rapporte qu’il a vu 18 écureuils et 36 nids sur une distance de 7 pâtés de maisons. Qu’est-ce que cela implique? Un des élèves avance que les écureuils ont chacun construit deux nids; un autre pense que seulement la moitié des écureuils se trouvent dans leur nid. Une enquête s’impose.

Le lendemain, après le dîner, nous planifions notre enquête sur les écureuils. Nous décidons de marcher le long du périmètre de la cour d’école en comptant les nids d’écureuil et les écureuils dont nous observerons le comportement. Je suis moi-même fascinée par ce que notre petite sortie nous apprend.

De retour en classe, les élèves se rassemblent autour de l’ordinateur et je leur demande de me dire ce qu’ils ont observé. Je tape les réponses dans l’ordre où elles me sont données. Les élèves me signalent mes fautes d’orthographe et de frappe, mais je leur dis de ne pas s’en faire pour l’instant. Nous commençons ensuite à regrouper les éléments d’information semblables en paragraphes, à formuler une phrase d’introduction et une phrase de conclusion, et voilà, notre rapport d’enquête sur l’écureuil est rédigé.

Notre recherche sur les écureuils

Nous avons fait une excursion dans notre cour d’école pour mieux connaître les écureuils. Nous avons vu deux différents types d’écureuils, l’écureuil roux et l’écureuil gris. Nous avons compté 18 nids et 12 écureuils. Il y avait un écureuil roux.
Nous avons vu un écureuil dans une maison d’oiseau et un autre dans un nid. Nous avons vu des écureuils qui grimpaient aux arbres. Deux écureuils s’amusaient dans une cour arrière.
Nous les avons vu manger des samares, et nous avons trouvé des coquilles de noix déjà mangées. Nous avons trouvé une noix coincée sur une branche pour éviter qu’elle soit prise sous la neige. Un des écureuils mangeait à une mangeoire d’oiseau et un autre mangeait des graines par terre. C’est l’hiver et nous avons vu beaucoup d’écureuils, alors ils ne doivent pas hiberner.
Nous aimons regarder les écureuils et nous pouvons apprendre beaucoup de choses en les 

Nous avons fait une excursion dans notre cour d’école pour mieux connaître les écureuils. Nous avons vu deux différents types d’écureuils, l’écureuil roux et l’écureuil gris. Nous avons compté 18 nids et 12 écureuils. Il y avait un écureuil roux.


Nous avons vu un écureuil dans une maison d’oiseau et un autre dans un nid. Nous avons vu des écureuils qui grimpaient aux arbres. Deux écureuils s’amusaient dans une cour arrière.


Nous les avons vu manger des samares, et nous avons trouvé des coquilles de noix déjà mangées. Nous avons trouvé une noix coincée sur une branche pour éviter qu’elle soit prise sous la neige. Un des écureuils mangeait à une mangeoire d’oiseau et un autre mangeait des graines par terre. C’est l’hiver et nous avons vu beaucoup d’écureuils, alors ils ne doivent pas hiberner.


Nous aimons regarder les écureuils et nous pouvons apprendre beaucoup de choses en les 

J’imprime des copies du texte pour tout le monde et nous nous exerçons à le lire à haute voix en grand groupe, puis en petits groupes, puis de façon individuelle. Les élèves ramènent le texte à la maison pour le lire à leur famille. L’intérêt porté à cette histoire que nous avons vécue et écrite ensemble est profond. J’agrandis la police du texte pour en faire une copie à afficher sur le mur où nous nous rassemblons chaque jour. Je vois les lecteurs plus faibles tenter de surmonter leurs difficultés avec le texte; ces derniers y travailleront encore des semaines plus tard.

Le lendemain, trois élèves arrivent à l’école avec, de manière indépendante, des projets sur les écureuils qu’ils ont réalisés avec l’aide de leurs parents. Ils nous présentent leurs affiches que nous collons au mur à côté de notre texte. Nous vivons une « combustion spontanée » au niveau de l’apprentissage : les élèves partent d’eux-mêmes en quête du savoir. La formule se décline comme suit : l’intérêt inhérent des élèves pour la nature, le déroulement de l’activité en plein air et la création d’un lien entre l’expérience et des composantes de l’éducation formelle, l’écriture et la lecture. Et dire que tout cela a commencé par une petite phrase dans un texte où il est question de nids d’écureuil dans l’édition de fin novembre du guide Sortez dehors…