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Libellules, lucioles et papillons, ces beautés mystiques du monde des insectes – la fin juin
Pleins feux sur les libellules et les demoiselles
La fin juin, c’est le moment idéal pour visiter les cours d’eau, car on peut y voir s’activer, entre autres, les odonates, ces libellules et demoiselles toutes fines qui patrouillent les eaux. Si vous avez une demi-heure à votre disposition, vous pourriez la consacrer à observer un adulte qui émerge de sa peau de larve. Et avec un peu de chance, vous pourriez peut-être vous trouver parmi un essaim d’accouplement.
Les libellules et les demoiselles ont des ancêtres dont l’origine remonte à plus de 300 millions d’années (ils ont croisé les dinosaures et les créatures les ayant précédées). On distingue les libellules et les demoiselles par la forme de leur corps et la position de leurs ailes au repos. Les libellules sont plus trapues et leurs ailes restent ouvertes, tandis que les demoiselles sont plus menues et ferment leurs ailes complètement au repos ou les gardent légèrement ouvertes. Au stade larvaire, les libellules sont plus larges, tandis que les demoiselles sont minces et sont dotées d’ailettes en forme de feuilles au niveau de l’abdomen. Six familles de libellules communes incluent (les anisoptères, les gomphidés, les cordulegastridés, les macromiidés, les cordulidés et les libellulidés), et trois familles de demoiselles que vous risquez de rencontrer sont (les calopterygidés, les lestidés et les coenagrionidés). Ces insectes sont des créatures fascinantes, et avec des noms comme « la mélancolique », « le leste dryade », « la courtisane d’Amérique » ou encore « la déesse gracieuse », il y a de quoi nourrir l’imagination. Nous commençons à voir de plus en plus d’odonates vers la fin du printemps, et nous pouvons les observer tout l’été – diverses espèces feront sentir leur présence à différents moments. Voici quelques-unes des espèces que vous pourrez croiser à la fin juin :
Libellules :
Famille |
Espèces |
Anisoptères |
l’anax |
Gomphidés |
|
Corduliidés |
|
Libellulidés |
la julienne, la quadrimaculée, la gracieuse, la célithème indienne, la leucorrhine mouchetée, la lydienne |
Demoiselles :
Famille |
Espèces |
Lestidés |
|
Coenagrionidés |
Les odonates appartiennent à deux mondes – les larves vivent dans l’eau douce (et sont de grands prédateurs!), et les adultes vivent sur terre ferme (et mangent beaucoup de moustiques, ce pour quoi nous les remercions!). Leur cycle de vie en font des insectes à métamorphose incomplète : c’est-à-dire que leur forme change, mais ils ne passent pas par un stade larvaire inactif.
En cette période de l’année, une larve mature quitte leur milieu aquatique et s’installe parmi la végétation, sur une roche ou un billots de bois. Puis, l’adulte abandonne sa peau de larve (c’est digne d’un récit de science-fiction!). Ensuite, pendant 30 minutes au cours desquels il est très vulnérable, il déploie ses ailes et son sang d’insecte (l’hémolymphe) se met à circuler dans ses vaisseaux fins. Par la suite, il prend son envol et cherche un lieu protégé où son corps pourra durcir et où il pourra entreprendre une période de maturation sexuelle. Sa peau de larve (l’exuvie) reste accrochée là où elle avait été abandonnée, servant à signaler là où l’événement a eu lieu. Arrivé à maturité, l’adulte retourne à son milieu aquatique pour se nourrir et s’accoupler. Parfois, des milliers d’odonates d’une même espèce sortent le même jour; on pense que cela sert à maximiser leur chance de trouver un partenaire.
L’accouplement chez les odonates est un autre phénomène incroyable. Premièrement, le mâle transfère son sperme de l’extrémité de son abdomen vers ses organes génitaux secondaires, situés dans la partie ventrale de son deuxième segment abdominal, plus près des ailes. Ensuite, il se sert de crochets situés à l’extrémité de son abdomen pour saisir une femelle derrière la tête – c’est la position dite tandem. Si la femelle accepte le mâle, elle recourbe son abdomen pour mettre en contact son orifice génital avec les appendices du mâle – c’est la position dite cœur copulatoire. Chez certaines espèces, le mâle s’est adapté de telle façon à nettoyer les voies génitales de la femelle avant de passer son sperme. Ensuite, la paire se sépare, et la femelle pond ses œufs. Chez plusieurs espèces, les partenaires restent en tandem jusqu’à ce que la ponte soit terminée. De cette façon, le mâle s’assure qu’aucun autre partenaire ne s’accouple avec la femelle. La plupart des œufs sont pondus dans l’eau, mais quelques espèces déposent leurs œufs dans le tissu de végétaux aquatiques. Suite à l’éclosion, les larves restent sous l’eau, où elles passeront l’hiver.
L’anax a ceci de particulier qu’il passe l’hiver, comme toutes les autres libellules, en larve aquatique, mais migre, à l’âge d’adulte, vers le Sud des États-Unis, où il passera l’hiver. La pose de radios-émetteurs a permis à des chercheurs de constater que l’anax peut franchir jusqu’à 140 kilomètres en une seule journée. Il revient dans le Nord dès le début avril, et il s’accouple dès son retour, suite à quoi la femelle pond ses œufs. La larve (chez la libellule) se développe rapidement au cours de l’été, et l’adulte émerge, prête à entamer son parcours migratoire, entre la fin août et le mois d’octobre.
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